Beaucoup de gens tapent “vivre à Madagascar” dans Google, tombent sur des photos de plages et se disent : « On vend tout et on part. »

Dans la vraie vie, une installation réussie ne se joue pas sur un coup de tête, mais sur une série d’étapes concrètes, posées, réalistes.

Dans ce guide, on va passer en revue les 10 grandes étapes pour préparer votre installation à Madagascar, que vous soyez :

• retraité qui veut profiter de son pouvoir d’achat ;
• entrepreneur ou freelance en quête d’opportunités ;
• télétravailleur à distance ;
• famille qui cherche une nouvelle vie ailleurs.

1. Clarifier votre projet : pourquoi Madagascar, et pour combien de temps ?

Avant les visas, les vols et les cartons, il y a une question simple : pourquoi Madagascar, et pour quoi faire ?

Posez-vous par écrit :

• vos motivations principales : climat, coût de la vie, projet professionnel, famille, etc. ;
• votre horizon de temps : 1 an d’essai, 3–5 ans, plus ? ;
• vos priorités non négociables : santé, scolarité, proximité d’un aéroport, niveau de confort… ;
• vos peurs : sécurité, isolement, instabilité, administratif.

Ce travail paraît abstrait, mais il conditionne tout le reste : ville choisie, budget, type de logement, école pour les enfants, etc.

2. Vérifier si votre projet est compatible avec un visa réel

Deuxième étape : confronter votre envie à la réalité des visas. Ce que vous voulez faire doit entrer dans une case :

• visa long séjour pour retraité ;
• visa travail pour un contrat local ou une mission ;
• visa investisseur pour un projet entrepreneurial ;
• autres statuts spécifiques (regroupement familial, etc.).

Idée clé : ne construisez pas un projet sur un visa qui n’existe pas, ou sur l’idée vague « on verra sur place ». Commencez par lire calmement les conditions du visa résident et des visas de long séjour.

À lire en parallèle :
Voir votre guide détaillé : Obtenir son visa résident à Madagascar.

3. Construire un budget réaliste, pas un budget de brochure

Avoir “un peu d’argent de côté” ne suffit pas. Il vous faut un budget mensuel réaliste :

• logement (quartier, maison vs appartement, meublé vs non meublé) ;
• alimentation (courses, resto, habitudes “à l’européenne” plus chères) ;
• santé (consultations, médicaments, assurance) ;
• éducation (école française, internationale ou locale) ;
• transport (voiture, chauffeur, taxi, taxi-brousse, vols internes) ;
• loisirs, imprévus, billets d’avion de retour, etc.

Votre projet doit tenir avec :

• vos revenus réguliers (retraite, salaire, télétravail, business) ;
• votre coussin de sécurité en cas de coup dur.

À lire en parallèle :
Budget réaliste pour vivre à Madagascar en 2025.

4. Choisir votre ville et votre type de vie

Madagascar, ce n’est pas “une seule ambiance”. Vivre à Antananarivo n’a rien à voir avec une petite ville côtière.

Quelques exemples de profils :

• Retraité qui veut un bon suivi médical : plutôt grande ville avec cliniques privées, voire Antananarivo.
• Télétravailleur : besoin d’internet fiable (fibre ou très bonne 4G), donc choisir un quartier ou une ville pour ça.
• Famille : proximité d’écoles, environnement plus calme, réseaux d’autres familles.
• Entrepreneur tourisme / littoral : ville côtière adaptée au projet, mais en gardant en tête les contraintes logistiques et de santé.

Votre ville doit être choisie :

• en fonction de votre activité (travail, entreprise, télétravail) ;
• de vos besoins en santé ;
• de la scolarité des enfants le cas échéant ;
• et de votre tolérance à la circulation, à l’isolement, au climat.

5. Sécurité : ajuster votre projet à la réalité du terrain

Vous n’allez pas choisir votre lieu d’installation comme une location Airbnb pour 10 jours. Il faut intégrer la sécurité dans vos critères :

• quartiers plus sûrs / moins sûrs ;
• logement isolé vs quartier habité ;
• routes et déplacements (surtout de nuit) ;
• différences entre Tana, villes côtières, zones rurales.

La sécurité ne doit pas vous paralyser, mais vous rendre lucide. Un bon choix de quartier + de logement change tout.

À lire en parallèle :
Sécurité à Madagascar : guide pratique par région.

6. Préparer votre couverture santé et votre assurance

S’installer sans plan santé, c’est s’exposer inutilement. Selon votre profil :

• retraité : priorité à l’hospitalisation + évacuation ;
• famille : pédiatrie, maternité, évacuation possible ;
• télétravailleur : couverture solide, franchises ajustées ;
• entrepreneur : protection personnelle + éventuellement quelques cadres clés.

Décidez AVANT de partir :

• type de contrat (local, international, mix) ;
• niveau de garantie ;
• budget mensuel alloué.

À lire en parallèle :
Assurances santé à Madagascar : guide comparatif.

7. Organiser vos revenus : travail, télétravail, retraite, business

Avant de s’installer, il faut répondre à une question simple : d’où vient l’argent qui finance votre vie sur place ?

Plusieurs scénarios :

• Retraite : pensions versées en France ou ailleurs, converties en Ariary. Il faut chiffrer votre pouvoir d’achat réel sur place.
• Contrat local : salaire malgache, plus bas qu’en Europe. À mettre face à votre budget.
• Télétravail / freelance : revenus en euro ou autres devises, très confortables si bien gérés.
• Business local : nécessite capital, temps et acceptation du risque.

Ne partez pas en vous disant « on trouvera en arrivant ». Madagascar n’a pas vocation à “offrir un job” à tout expatrié sans compétences ciblées.

À lire en parallèle :
Travailler à Madagascar : secteurs, salaires, opportunités.

8. Anticiper la fiscalité : IRSA, statut, pays d’imposition

Personne n’aime parler d’impôts, mais vous ne couperez pas à la question : où et comment êtes-vous imposé ?

Quelques points de vigilance :

• Contrat local : IRSA prélevé à la source sur le salaire (impôt sur les revenus salariaux).
• Télétravail / freelance : possible double dimension (pays d’origine + Madagascar), à clarifier avec un pro si les montants sont conséquents.
• Investisseur / entrepreneur : autres impôts (BIC, IS, etc.).

L’objectif n’est pas de devenir fiscaliste, mais de ne pas découvrir tout ça par surprise.

À lire en parallèle :
Comprendre l’IRSA à Madagascar.

9. Préparer concrètement votre arrivée : logement, école, logistique

Une fois le projet validé, il faut descendre dans le concret :

• Logement : repérage à distance, premiers contacts, éventuellement mission de repérage sur place, durée du premier bail, meublé vs non meublé.
• Scolarité : contact avec les écoles, inscription, calendrier, budget.
• Logistique : déménagement / envoi de quelques cartons seulement, gestion des affaires laissées dans le pays d’origine.
• Banque et argent : cartes, comptes, transferts, réserve en cash à l’arrivée.

Le premier mois sur place sera beaucoup plus simple si ces points ne sont pas 100 % improvisés.

10. Faire un “test grandeur nature” avant le grand saut

Dernière étape : si possible, organisez un séjour test :

• dans la ville où vous envisagez de vivre ;
• en conditions “réalistes” (pas uniquement hôtel de luxe) ;
• avec des rendez-vous concrets (écoles, agences immo, cliniques, potentiels partenaires).

Ce séjour vous permettra de :

• vérifier si vous vous voyez vraiment vivre là ;
• tester les temps de trajet, la circulation, l’ambiance ;
• valider ou corriger vos hypothèses de budget.

Une installation réussie à Madagascar n’est pas un coup de poker, c’est un projet structuré.

Conclusion : préparer, c’est déjà commencer à s’installer

S’installer à Madagascar, ce n’est pas “changer de décor”, c’est changer de vie.

En résumé, vos 10 étapes essentielles sont :

1. clarifier votre projet ;
2. valider la faisabilité côté visa ;
3. construire un budget réaliste ;
4. choisir votre ville et votre type de vie ;
5. intégrer la sécurité dans vos choix ;
6. sécuriser votre santé et votre assurance ;
7. organiser vos revenus (salaire, retraite, télétravail, business) ;
8. anticiper la fiscalité ;
9. préparer logement, école, logistique ;
10. faire, si possible, un test grandeur nature.

Ce guide n’a pas pour but de vous décourager, mais de vous donner les cartes pour vous installer en connaissance de cause, sans naïveté, mais sans peur inutile.

À partir de là, la question n’est plus “est-ce possible ?”, mais : “suis-je prêt à préparer mon projet sérieusement ?”