On va être clair tout de suite : non, on ne vit pas « comme un roi » à Madagascar avec 300 € par mois. Et oui, le coût de la vie peut être nettement plus bas qu’en France… mais seulement si on sait ce qu’on fait, où on s’installe et quel style de vie on vise.

Cet article a un but simple : vous donner un budget mensuel réaliste pour vivre à Madagascar en 2025, en fonction de votre profil :

• retraité seul ou en couple,
• télétravailleur ou freelance,
• entrepreneur qui lance un projet,
• famille avec enfants scolarisés.

1. Les 5 postes qui pèsent vraiment dans le budget

Avant de parler chiffres, il faut comprendre où part l’argent. À Madagascar, ce ne sont pas forcément les mêmes postes qu’en France qui explosent.

1.1. Logement

C’est le premier gros poste, surtout à Antananarivo. Les loyers dépendent de :

• la ville (Tana, ville côtière, province),
• le quartier (sécurisé ou non, proche des écoles/entreprises),
• le niveau de confort (meublé, maison avec jardin, résidence sécurisée…),
• la présence ou non de gardiennage.

À titre indicatif, à Antananarivo en 2025 :

• petit appartement simple : 200–300 € ;
• appartement correct dans un quartier moyen : 300–500 € ;
• maison / appartement confortable dans un bon quartier : 500–800 €+.

1.2. Alimentation

Si vous mangez comme les locaux (marché, produits frais, très peu d’importé), le budget reste raisonnable. Dès que vous :

• faites vos courses en supermarché « à l’européenne »,
• consommez beaucoup de produits importés,
• multipliez les restaurants occidentalisés,

l’addition grimpe vite.

Pour une personne, on peut viser :

• 120–180 € par mois en mangeant surtout local à la maison ;
• 200–300 € avec plus de supermarché et quelques restos ;
• 300 €+ si vous vivez « comme en France » côté alimentation.

1.3. Transport

Ici, le vrai coût n’est pas toujours l’argent, c’est aussi le temps. À Antananarivo, les embouteillages peuvent transformer 10 km en épopée.

Côté budget :

• transport en commun / taxi-be : très peu cher, mais fatigant ;
• taxis : abordables pour un Européen, mais cela reste un coût régulier ;
• voiture personnelle : carburant + entretien + chauffeur éventuel.

En pratique, selon votre mode de vie :

• 40–60 € par mois pour un usage léger (beaucoup à pied / taxi-be) ;
• 80–150 € avec taxis réguliers ;
• 150–250 €+ si vous avez véhicule + chauffeur + déplacements fréquents.

1.4. Santé

Ne rêvez pas : la santé, ça se prévoit. Pour une expatriation sérieuse, compter :

• consultations en clinique privée,
• analyses, imagerie,
• médicaments parfois importés,
• éventuelle assurance santé internationale avec option évacuation.

Ordre de grandeur :

• budget « quotidien » (consultations, médicaments) : 30–70 € / mois en moyenne ;
• assurance santé sérieuse : 80–200 € / mois selon âge et couverture.

1.5. Scolarité et enfants

Pour les familles, c’est souvent le poste qui fait mal :

• école française / internationale : plusieurs centaines d’euros par enfant et par mois,
• écoles privées locales : moins cher, mais qualité variable,
• transport scolaire, activités, fournitures.

Pour deux enfants en école privée de bon niveau à Antananarivo, il n’est pas rare de frôler ou dépasser 400–600 € par mois, parfois plus dans les établissements internationaux.

2. Trois niveaux de vie : modeste, standard, confort

Pour vous donner une vision claire, on va raisonner avec trois niveaux de vie :

• Modeste : logement simple, peu de sorties, on fait attention à tout.
• Standard : bon confort, quelques restos, santé privée de base.
• Confort : bon quartier, resto régulier, loisirs, assurance haut de gamme.

Et on part d’une base Antananarivo, qui est globalement plus chère que la plupart des villes de province (hors îles très touristiques).

3. Budget type pour un retraité seul à Antananarivo

Ce profil est très courant : un retraité qui veut une vie douce, en ville, sans extravagance mais sans se priver de confort de base.

Lecture honnête : en dessous de 500 € à Tana pour un retraité qui veut un minimum de sécurité, de santé et de confort, vous entrez dans la zone « très serré ».

4. Couple de retraités en ville côtière (Majunga, Diego, etc.)

En province ou en ville côtière, certains postes peuvent baisser : logement, alimentation locale, parfois transport. En revanche :

• l’accès à certains soins spécialisés est plus limité ;
• les déplacements vers la capitale ou l’étranger peuvent être plus coûteux et moins fréquents.

Ici, un couple peut vivre correctement avec un budget autour de 1 000–1 300 €, avec un bon niveau de confort. En dessous, il faudra accepter des compromis importants.

5. Télétravailleur ou freelance solo

Le télétravailleur a deux obsessions : connexion internet fiable et cadre de travail. Ça ajoute quelques lignes au budget, mais reste raisonnable.

Pour télétravailler sereinement, viser un budget autour de 900–1 200 € est plus réaliste qu’une installation à 600 € « au feeling ».

6. Famille avec deux enfants scolarisés à Antananarivo

C’est souvent le cas le plus coûteux. Dès que vous ajoutez :

• un logement assez grand,
• un quartier correct,
• école privée ou française,
• soins pédiatriques,
• transport scolaire ou voiture,

le budget monte d’un cran.

Conclusion cash : pour une famille avec enfants scolarisés à Tana, un budget autour de 2 000–2 500 € par mois est souvent le minimum pour être à l’aise. En dessous, chaque imprévu devient un problème.

7. Tana, provinces, côtes : les écarts de coût de la vie

On peut résumer grossièrement les choses ainsi :

7.1. Antananarivo

• +
• administration, ambassades, grandes écoles, grandes entreprises ;
• meilleur accès aux soins spécialisés ;
• plus d’options de logement, de travail et de scolarité.
• –
• pollution, embouteillages, insécurité variable selon les quartiers ;
• coût du logement globalement plus élevé.

7.2. Villes côtières et province

• +
• qualité de vie plus douce, rythme plus lent ;
• loyers souvent plus accessibles ;
• alimentation locale bon marché (poisson, fruits, légumes).
• –
• moins d’écoles internationales ;
• moins de soins spécialisés ;
• déplacements plus coûteux pour rejoindre la capitale ou l’étranger.

7.3. Îles touristiques (Nosy Be, Sainte-Marie…)

Carte postale, oui. Pas forcément « tout petit budget » :

• logements « standards européens » souvent plus chers ;
• restaurants et produits importés plus coûteux ;
• mais énorme qualité de vie pour qui aime la mer et le calme.

8. Ce que la plupart des futurs expatriés sous-estiment

Petit top des surprises… qu’on préfère avoir avant le départ :

• La santé : consultations privées, analyses, médicaments, assurance… ça chiffre.
• La scolarité : dès qu’on vise une école française ou internationale, la note bondit.
• Les allers-retours en Europe : un billet, c’est rarement anodin dans le budget.
• Les formalités administratives : visas, cartes de résident, traductions, apostilles.
• Le taux de change et l’inflation : ce qui semble « large » aujourd’hui peut devenir juste.

9. Exemple concret : le budget de « Jean »

Pour visualiser, prenons un cas simple :

Jean, 65 ans, retraité français vivant seul à Antananarivo, dans un quartier correct, avec un niveau de vie standard.

Avec une pension autour de 1 200–1 400 €, Jean peut vivre correctement, prévoir quelques imprévus et mettre un peu de côté pour un billet d’avion de temps en temps. En dessous, chaque maladie, panne ou hausse de loyer devient stressante.

10. FAQ rapide sur le budget à Madagascar

1. Peut-on vivre à Madagascar avec 500 € par mois ?

Techniquement, oui, en vivant très local, hors grande ville, sans école privée, avec peu de déplacements et en prenant des risques sur la santé. Pour un expatrié qui veut sécurité, soins privés et un minimum de confort, c’est très limite.

2. Quel budget minimum viser pour un retraité seul à Tana ?

Pour un niveau de vie correct, avec santé et logement décents, un budget autour de 800–1 000 € par mois est une base plus réaliste.

3. Vivre en province est-il vraiment moins cher ?

Le logement et l’alimentation locale peuvent coûter moins cher, surtout dans les villes côtières. Mais l’accès aux soins, aux écoles et aux déplacements peut compenser une partie de l’économie.

4. Qu’est-ce qui coûte plus cher qu’en France ?

Les produits importés, certains médicaments, les équipements spécifiques, certains services haut de gamme, ainsi que les frais d’écoles internationales.

5. Faut-il absolument une assurance santé internationale ?

Ce n’est pas une obligation légale, mais c’est fortement recommandé, surtout si vous êtes retraité ou en famille. Sans ça, un gros pépin de santé peut devenir un gros problème financier.

Conclusion : construire votre budget sans se raconter d’histoires

Madagascar peut offrir une qualité de vie exceptionnelle pour un coût inférieur à celui de la France. Mais cela ne veut pas dire que tout est « pas cher » ni que l’on peut s’installer à la légère.

En résumé :

• un retraité seul à Tana visera plutôt 800–1 200 € pour être à l’aise ;
• un télétravailleur solo, 900–1 200 € ;
• un couple en ville côtière, 1 000–1 500 € ;
• une famille avec deux enfants scolarisés, souvent 2 000–2 500 € ou plus.

Le but de ce guide n’est pas de vendre du rêve ni de faire peur, mais de vous donner une base honnête pour préparer votre projet. Dans un prochain outil, vous pourrez affiner ces estimations avec un simulateur personnalisé (ville, type de logement, niveau de vie, scolarité, etc.).

Ensuite seulement, vous pourrez répondre à la vraie question : « Est-ce que mon budget colle à la vie que je veux vraiment mener à Madagascar ? »